Bal hiverne

Je vous ai déjà dit que la nourriture en supermarché était cher. Mon budget nourriture s'élève à 150 euros par mois alors que je mange beaucoup moins qu'en France et que je suis nourri gratuitement deux fois par jour dans le restaurant où je travaille. De manière générale, les japonais mangent beaucoup moins que nous. Et ils travaillent beaucoup plus.

Leur secret ? Les potions magiques ! On peut en trouver n'importe où. Il en existent des dizaines de sortes (centaines?). Ce sont des boissons assez sucrées bourrées de vitamines, particulièrement B1 et B6 pour lutter contre la fatigue, et d'autres produits étranges (Taulin, gelée royale, caféine).

Un petit coup de fatigue après 14 heures de boulot sans pause, sans manger, sans dormir ?

Une potion magique et ça repart. Ils sont fous ces japonais.

Aujourd'hui, je suis allé voir le docteur pour la deuxième fois au Japon. Comment cela se passe ?

Lorsque l'on souhaite rencontrer un généraliste ou un spécialiste au Japon, on va directement à l'"hôpital". En fait, certains "hôpitaux" sont assez petits et ressemblent plus à nos centres médicaux. Je m'étais donc rendu dans un premier hôpital il y a trois semaines pour ma vilaine toux. Je pensais que celui-ci avait un secteur spécialisé en oto-rhino-laryngologie. Hélas, je me suis rendu compte que j'ai confondu le kanji du nez （鼻） avec celui de l'estomac （胃）... J'ai donc décidé d'aller dans un autre hôpital, plus grand, en utilisant mon dictionnaire plutôt que ma mémoire.

J'arrive au guichet, je dis que c'est la première fois que je viens dans cet établissement pour un problème de toux. Je dois remplir un formulaire avec tout mon état civil, la raison de ma visite, mes antécédents médicaux. Je donne ma carte de sécurité sociale. A ce moment, je m'apercois que j'ai oublié de prendre mon argent. Bien joué Hugo! Je le dis tout de suite au guichet, en me disant qu'elle va m'expliquer poliment qu'elle ne peut rien faire pour moi si je n'ai pas d'argent. Elle me dit de patienter, qu'elle va quand même faire passer mon dossier au généraliste et de me présenter à la réception de la section généraliste.

Je passe en salle d'attente, on m'appelle, je me présente au deuxième étage, à la réception de la section généraliste avec mon formulaire 713B. J'explique que je n'ai pas d'argent. Elle me donne un thermomètre et me demande de vérifier que je n'ai pas de fièvre. Bon, je laisse tomber pour mon argent, tout le monde à l'air de s'en foutre. Je n'ai pas de fièvre et j'attends donc mon tour. Une bonne heure d'attente.

Le docteur me reçoit dans son bureau. Une chose marquante est la disposition des personnages. En France, le patient est systématiquement en face du docteur qui est assis derrière son bureau. Au Japon, le patient est à côté du docteur qui fait face à son bureau.

La consultation a lieu, le docteur s'étonne (pour être poli) de mon niveau en japonais et m'explique que les gens atteints de sinusite attrappent très facilement des bronchites et autres infections pulmonaires. Il me prescrit une semaine de médicaments et je peux partir. Personnage qui m'a paru très sympathique. Il a bien rigolé quand je lui ai présenté le médicament que j'avais acheté en France. Dès le premier contact, les japonais me demandent toujours pourquoi je suis au Japon. Ils doivent avoir l'impression que je me suis perdu. Remarque, moi aussi parfois. Je descends pour régler la note: 16 euros. Finalement, je peux payer un autre jour sans aucun problème.

Le système de sécurité sociale pour lequel je cotise est celui de la mairie. Le fonctionnement est simple. La cotisation mensuelle dépends des revenus de l'an passé. Pour moi: 15 euros.

Si mes dépenses sont inférieures à 530 euros: Je paye tout.
Si mes dépenses sont comprises entre 530 euros et 1800 euros: Je ne paye que 530 euros.
Si mes dépenses sont supérieures à 1800 euros: Je paye 530 euros plus 1% de ce qui excède 1800 euros. Exemple: pour 10.000 euros (grosse maladie je pense hein), je paye 530+82=612 euros (si je suis encore en vie).

Si je gagne beaucoup d'argent (plus de 3800 euros par mois! ce n'est pas encore le cas, hein), le plafond passe de 530 au double.

Je passe à la pharmacie avec mon ordonnance. On me remet tous mes petits cachets (le nombre exact au cachet près) dans des petits sacs avec une feuille qui indique pour chaque médicament, le nom, l'effet, la posologie et une petite photo. Voir en haut de l'article.

Ca fera 10 euros, soignez-vous bien Monsieur.

Le printemps arrive. Et au Japon, pas question de parler du printemps sans parler de la floraison des cerisiers. Tout le monde prépare son week-end de "Hanami" (contemplation des fleurs) entre potes, c'est-à-dire un après-midi picole à l'ombre des cerisiers. A tel point que les endroits les plus connus pour leur jolie vue sont noirs de monde.

Il est suprenant, lorsque pour la première fois au milieu de la verdure rennaissante, on découvre ces grands arbres entièrement blancs, comme recouverts de neige. Symbole du dernier souffle de l'hiver ?

Il fait de plus en plus beau et chaud et c'est agréable. Le temps m'a manqué pour mettre à jour ce blog. Je profite de mon temps libre (quelques heures par semaine) pour travailler mon japonais et voir Reiko. Sur le plan professionel, il va peut-être y avoir du neuf très prochainement.

Après cinq mois de Japon, je commence à ressentir un manque de nourriture sucrée dans mon alimentation. J'ai vu le dernier Batman et j'ai bien aimé. Je crois que j'ai fait des gros progrès en Japonais. Au moins équivalent à une année de fac, facile.